Selon les données récentes de la Santé publique de Montréal, il y aurait 46% des jeunes âgés de 18 à 29 ans souffrant d’anxiété ou de dépression dû au contexte de confinement actuel. Il ne serait pas étonnant que le pourcentage réel de cas soit plus élevé. En tant qu’étudiant impliqué dans son association étudiante, voici mon point de vue sur ce qui se vit présentement dans un milieu d’étude collégial. Les causes de stress et d’anxiété dans la situation actuelle sont énormément variées. Les étudiant.e.s en première session de cégep doivent de se plier aux conditions d’études à distance afin d’avancer dans leur cheminement de vie. Les étudiant.e.s finnissant.e.s se demandent si les notes qu’ils et elles vont avoir seront suffisantes pour accéder aux programmes universitaires convoités ou encore s’ils et elles vont avoir un emploi à la fin de leurs études. Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en mi-session soit la huitième semaine sur un total de quinze. Les étudiant.e.s attendent leurs notes pour les évaluations déjà complétées. Les enseignant.e.s vivent leurs propres défi face à la situation anxiogène actuelle. Ceci entraîne parfois un dépassement du délais réglementaire de trois semaines pour saisir les notes dans les dossiers scolaires. Normalement, nous devrions avoir minimalement 25% de notre note finale à la fin de la neuvième semaine. Plusieurs cours accusent un certain retard en la matière. Même si le retard est en soi compréhensible, un dossier de notes d’évaluations vide nous empêche d’effectuer un suivi de notre performance scolaire. Il faut aussi parler de la socialisation des jeunes. Le passage à l’âge adulte est un moment particulièrement déterminant pour plusieurs afin de prendre place dans la société. Être isolé chez soi nous coupe des possibilités de réseautage. On peut même formuler l’hypothèse qu’il y aura d’importantes conséquences dans le futur de plusieurs. Pensons aux impacts sur la quête identitaire, nécessitant le contact avec d’autres individus et l’exposition à des opinions variées. Donc, lorsque je vois ce que les étudiant.e.s de mon cégep nous écrivent par rapport à leurs cours, je comprends que la situation est bien pire que ce qui est décrit sommairement dans les médias. Nous constatons une augmentation des plaintes pédagogiques liées à l’enseignement à distance. Nous devons répondre à plus de questions concernant les différents services offerts à la population étudiante. Les étudiant.e.s sont noyé.e.s sous une pluie d’informations de sources variées et ne possèdent pas les outils nécessaire à la validation des informations. Avec l’équipe exécutive de l’association étudiante, nous n’arrivons pas à accomplir ce qui est attendu de nous par la population étudiante. Aussitôt qu’un projet est mis en branle, une nouvelle problématique survient avec le même caractère urgent que la précédente. Les problématiques sont imbriquées les unes dans les autres. Trouver une ou des solutions pour résoudre les problèmes est une chose. Prendre le temps pour mettre en place les solutions en est une toute autre puisque les problématiques surgissent de partout. Des mesures d’aide et de soutien psychologique doivent être mises en place dès que possible pour la population. L’accessibilité, la gratuité et la diversité des services en santé mentale sont nécessaires. Nous devons concentrer nos efforts sur la santé mentale maintenant afin que la société ait la résilience nécessaire pour traverser la situation pandémique actuelle. Investir dans la santé mentale des étudiant.e.s, ce n’est pas seulement bénéfique pour l’amélioration des conditions d’études, c’est aussi un gage d’investissement à long terme pour la société de demain. Cyrille St-Germain Coordonnateur aux affaires externes de l’Association Générale des Étudiants du Collège Ahuntsic Étudiant en Techniques de comptabilité et de gestion au Collège Ahuntsic
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Le monde de l'éducation est en ce moment en train de vivre un moment difficile et jamais vu. Pour la première fois, nous devons en très peu de temps modifier le fonctionnement de nos institutions pour permettre leur maintien dans ces moments troubles. C’est dans ces moments que le milieu associatif étudiant doit prendre les devants pour assurer une gestion saine de nos institutions d'éducation et pour protéger les intérêts des étudiant.e.s de notre province.
Dans cette crise, plusieurs actions ressortent : des communications journalières entre les directions et les associations étudiantes, de la représentation nationale, de la considération de la masse étudiante, la création de nouvelles solutions innovantes pour sauver la session H20, etc. Cependant, nous ne devons pas oublier pourquoi nous sommes là, pourquoi nos institutions existent et de quelle manière nous pouvons gérer la crise tout en nous respectant nous-mêmes dans nos principes les plus fondamentaux. Nous faisons référence ici à des valeurs telles que l'éducation, l'inclusivité, le respect et la réussite. Cependant, depuis plus d'une semaine voire deux, je vois sur les réseaux sociaux une pétition qui demande la « Suspension de la session et reconnaissance des crédits sans note finale ». Cette solution en est une résultant de la panique générale et d'un oubli malencontreux des valeurs qui animent notre système d’éducation. Cette « solution » n'en est pas une, à la fois au long, comme au court terme. Sous sa forme actuelle, cette pétition est une destruction de toutes les valeurs sur lesquelles repose l'éducation telle que nous la chérissons. Le principe-même d’éducation est détruit, et ce non pas seulement pour cette session. Démontrer que l'on peut accréditer des cours sans les recevoir, que l'on peut donner des diplômes sans matière, cela réduit à néant la valeur du savoir au profit d'une marchandisation de l’éducation et crée un précédent important pour le Québec. Cela revient à transformer l'éducation en un outil payant pour assurer le maintien d'une classe sociale dans sa position dominante. La phrase : « tu n'es pas assez compétent pour le poste » devient ainsi : « tu ne peux pas payer pour avoir accès à ce poste ». Non seulement cette décision mettrait à terre le principe d'éducation, mais elle pulvériserait le grand principe d'inclusivité qui est la raison pour laquelle le système québécois d'éducation existe et est un modèle mondial. Dans cette mesure, tous les étudiant.e.s en phase de réussite, mais en situation d'échec sont soient retournées à la case départ créant un grand sentiment d'injustice pouvant mener à une perte de confiance envers les institutions d'éducation et éventuellement un décrochage. L'autre solution qui se présente au Québec est de faire passer tout le monde, envoyant les étudiant.e.s en difficulté dans un niveau plus haut sans la matière nécessaire pour réussir. Ces étudiant.e.s se distanceront du reste du groupe, car incapables de rattraper les notions non-reçues. Ces personnes étudiantes se sentiront perdues et seront guidées vers le décrochage malgré elles. Nous sommes au cégep, nous profitons d'une éducation supérieure. Nous ne sommes pas là pour décrocher un diplôme à tout prix : nous sommes là pour acquérir des compétences intellectuelles et sociales. Cette décision irait ainsi contre nous et nos intérêts les plus fondamentaux. De plus, cette décision est irrecevable pour le ministère de l'Éducation et de l’Enseignement supérieur, puisqu’il est impossible pour lui de diminuer la valeur des diplômes décernés. Nous, sommes en mi-session, il reste la moitié de la matière à assimiler et une grande majorité des évaluations à faire. Il est très difficile d'attribuer des réussites et des échecs représentatifs de la réalité à ce stade. Ainsi, puisque cette décision est irrecevable, même frivole, cela vient porter un coup violent et dangereux aux associations étudiantes : cela attaque notre crédibilité, mais aussi ce processus formidable de démocratie directe qu'est celui de la pétition. Déjà que le milieu associatif étudiant est victime d'une éternelle discrimination des classes politiques, nous porterons malgré nous un grand mouvement futile (Qu’est celui d’une pétition comme celle-là) qui malheureusement agira tel un exemple de l'incompétence étudiante —à laquelle je ne crois pas— mais qui est faussement invoquée par les détracteurs des mouvements étudiants. Étudiants, étudiantes, soyez solidaires envers vous-même, vos confrères et consœurs, envers vos parents et grands-parents et avec nos institutions d'enseignement qui ont des valeurs allant fondamentalement à l’encontre cette pétition. Ce combat de respect des valeurs institutionnelles de nos institutions est déjà difficile (respect des droits étudiant, une gestion plus éthique des établissements, abolition des contrats de réussite sous leur forme actuelle, etc.), alors ne jouons pas le jeu de la facilité : jouons le jeu éthique et moral d'une éducation qui sait se respecter elle-même, même dans ces temps de crise. Ensemble, montrons que notre éducation à une valeur réelle qui dépasse le simple marché et le simple besoin privé. L'éducation est le Saint-Graal de l'humanité, veillons à le protéger, maintenant et pour toujours. Solidairement à la maison, Alexis Cyr, Responsable aux affaires académiques Association générale étudiante du Cégep Édouard-Montpetit (AGECEM) Par Rafaël Leblanc-Pageau, responsable aux comités à l'ageeclpTu entres dans la salle d’examen avec les membres qui s’agitent. Tu as la bouche sèche. Tu n’as pas bien dormi, appréhendant ce moment fatidique. Tu réponds aux questions de l’examen au meilleur de tes connaissances, mais le stress te fait oublier bien des éléments importants. Tu as bien étudié, mais, ironie du sort, tu sais très bien que tu auras tout oublié après l’examen.
Plusieurs connaissent la théorie du mammouth qui vise à expliquer les causes du stress. Selon celle-ci, les humains préhistoriques, lorsqu’ils voyaient un mammouth, source évidente de danger, avaient deux options : combattre ou fuir. Dans les deux cas, les hommes avaient besoin de capacités physiques extraordinaires. L’adrénaline, hormone du stress, permettait alors de déclencher les mécanismes nécessaires à stimuler les humains et leur permettre de survivre. La gorge qui s’assèche, les poils qui se dressent sur le corps, une grande énergie soudaine, tous ces phénomènes sont causés en réponse à la source de stress. J’ai beau chercher, je ne vois pas de mammouths dans les écoles. Le stress est partout, me direz-vous. Il se déclenche lors d’une entrevue d’embauche, lors d’un examen quelconque, bref, lors d’une épreuve, lorsque l’on sent un danger. Même si peu de mammouths nous posent problème aujourd’hui, notre corps réagit de la même manière que lors de leur présence. Ces réactions demeurent normales. Dans les sports, par exemple, le stress permet d’atteindre un niveau supérieur à la normale pendant un certain temps. Toutefois, lorsque vient le temps de réussir un examen, le stress aide rarement. Pourquoi imposons-nous tout ce stress aux étudiants? Est-ce écrit dans les tables de lois? Qui a décidé qu’évaluer un étudiant était obligatoirement stressant? Charlemagne? « Vous avez deux heures pour réussir l’examen. Cela se fait de manière individuelle. Vous devez passer pour obtenir votre DEC. Vous n’avez pas le droit aux notes de cours, ni à quelconque forme de technologie, ni au voisin, ni de pleurer. Il en va de votre avenir. Repos, soldat. » Les directions scolaires font des pieds et des mains pour « instaurer un climat de réussite ». Laissez-moi rire. Ce climat de réussite est loin derrière celui anxiogène, toxique, effrayant devant lequel les étudiants sont placés en situation d’évaluations. Toute ma vie, je me rappellerai que plusieurs de mes enseignants au secondaire et au cégep expliquaient aux élèves, dès le premier cours, ce sur quoi allait porter l’examen de fin d’année. À cette annonce de l’enseignant se succédera de manière hebdomadaire cette question de la part des étudiants vis-à-vis n’importe lequel des travaux pratiques : « ça compte-tu? » Comment prendre plaisir à l’apprentissage et au savoir lorsque déjà, on nous l’illustre comme une source de pression et de stress? Dès lors, l’enseignement est corrompu par l’obligation d’évaluer d’une seule manière : par un examen magistral, individuel, ennuyeux et surtout, stressant. Bien sûr, il y a cette idée selon laquelle les étudiants doivent travailler fort et être résistants au stress. Seulement, même en acceptant cette triste fatalité, il se trouve que l’évaluation sera alors atteinte d’une source de biais : le stress vécu par l’étudiant évalué. Comme l’étudiant est stressé par la peur de l’échec, ses capacités seront modifiées. Ainsi, le résultat de l’évaluation ne sera pas représentatif de la réalité. Il est évidemment faux d’affirmer que la seule manière d’évaluer un étudiant est en lui demandant de répondre à des questions sur une feuille. Dans les milieux de travail, cette façon de faire est absurde. Pour évaluer les employés, on ne leur fait pas répondre à un quiz, on les observe à l’œuvre. Ainsi, l’évaluation représente la réalité et est beaucoup moins stressante. Pourquoi ne pas faire la même chose à l’école? C’est ce qu’on nomme l’évaluation formative et c’est une des méthodes d’évaluation alternatives proposées. Elle consiste en l’observation de l’étudiant en situation d’apprentissage pour constater ce qu’il doit travailler et ce sur quoi ses compétences sont satisfaisantes. Rappelons-nous du principal objectif de l’évaluation : juger ce que l’étudiant n’a pas acquis et le retravailler avec lui. C’est simple, mais bien loin de ce qu’on fait en classe. J’appelle à un changement drastique des méthodes d’évaluation. Ce statu quo selon lequel il n’y a qu’une manière d’évaluer un étudiant est périmée et absurde. Diminuons le stress des étudiants de tout niveau et de tout âge à la source. À une époque où on tente par tous les moyens de redonner ses lettres de noblesse à l’éducation, il me semble que donner envie aux jeunes d’apprendre passe par le retrait des sources de stress superflu. Ce ne sera que positif : les étudiants iront à l’école non plus pour « passer », mais pour la meilleure raison qui soit : apprendre. Sources : LUPIEN, Sonia. Par amour du stress, Boisbriand, Éditions au carré, 2010, 274 pages. MERLE, Pierre. « Faut-il en finir avec les notes ? », La Vie des idées, (2 décembre 2014). https://laviedesidees.fr/Faut-il-en-finir-avec-les-notes.html PAR NOÉMIE VEILLEUX, COORDONNATRICE AUX AFFAIRES EXTERNES DE L'AECSF Il y a de cela un an et demi, la Capitale-Nationale s’est regroupée, donnant naissance au CRACN, une table de concertation, d’échange et de partage d’idées regroupant les associations étudiantes du Cégep de Sainte-Foy, du Cégep Garneau, du Cégep de Lévis-Lauzon, du Cégep St-Lawrence et du Campus Notre-Dame-de-Foy. La campagne électorale 2018 fut mouvementée. De grosses promesses ont été faites par la CAQ, de la maternelle 4 ans jusqu’à la simplification du régime fiscal tout en passant par la baisse des taxes scolaires. Tout s’y retrouve pour pouvoir s’enorgueillir d’avoir une campagne diversifiée, que ce soit du côté de l’économie, de la famille, de l’éducation ou de la santé. Par contre, la Coalition Avenir Québec a oublié une variable essentielle à son équation: l’Environnement. L’Environnement avec un grand E, car oui, c’est maintenant, et depuis trop longtemps, un problème de taille. Voilà donc que, grâce aux nouvelles promesses électorales pour lesquelles la population québécoise a voté le 1er octobre dernier, de nouveaux enjeux ont pris beaucoup d’ampleur au sein de la population étudiante de Québec. Parmi cette panoplie d’enjeux différents, le CRACN a décidé de se pencher sur celui du troisième lien automobile. Après concertation, nous avons rapidement réalisé que les positions de la grande majorité des cégeps s’alignaient pro-environnement, pro-mobilité durable et pro-transport en commun: il était donc évident que nous devions utiliser notre droit de citoyen et signifier au gouvernement notre désaccord avec ce projet très nocif pour l’environnement. Un troisième lien automobile à Québec signifierait une croissance exponentielle de l’étalement urbain, une augmentation des émissions de GES, plus de véhicules sur le réseau routier, mais surtout, entre 5 et 10 milliards de dollars investis dans une solution éphémère. Une solution non seulement éphémère, mais également moins que viable. Ce que le CRACN souhaite amener de par cette manifestation, c’est que cette somme d’argent considérable pourrait tout aussi bien être investie dans un transport écoresponsable, comme les systèmes de transport en commun. Cet investissement pourrait améliorer la gestion de ce moyen de transport clairement plus écologique et viable à long terme: en instaurant plus de parcours, plus de fréquence, des coûts dégonflés… finalement, n’importe quelle mesure pour que ce soit plus invitant de prendre le transport en commun que ce l’est en ce moment. On va se le dire, entre vous et moi, que le transport en commun, actuellement, il bat un peu de la patte et c’est probablement la raison pour laquelle la majorité des Québécois ont voté en faveur de ce troisième lien: pour ne pas rester «jammé dans le trafic» ou pour ne pas avoir à «attendre le bus 35 minutes, car l’autre d’avant n’est pas passé *****». Le 10 novembre prochain, la voix de la jeunesse parlera. Le 10 novembre prochain, j’espère de tout mon cœur que M. Legault entendra notre appel à l’aide et étudiera avec soin les impacts environnementaux négatifs qu’entrainerait son projet de troisième lien à Québec. Le 10 novembre prochain, nous marcherons pour notre avenir, un avenir que nous voulons vert et écoresponsable. Par Dominik Boudreault LapierreLes cours et l’encadrement pédagogique, voilà ce qui a amené Marie-Alex Charland à choisir l’Institut Kiuna afin d’effectuer son retour aux études. Elle qui est aujourd’hui maman d’une jeune fille a choisi de faire ses valises il y a deux ans et de quitter la communauté autochtone de Maliotenam, tout près de Sept-Îles, afin de s’installer à Odanak et vivre l’expérience Kiuna.
Marie-Alex, qui avait précédemment étudié en technique d’éducation à l’enfance au Cégep de Sept-Îles, a choisi de retourner sur les bancs d’école pour aller dans le programme de Sciences humaines – profil Premières nations en vue de se préparer à l’Université. L’encadrement pédagogique est selon elle une des raisons qui l’a le plus poussée à s’inscrire à Kiuna. En effet, l’entièreté du cursus a été conçu pour les Premières Nations, pour mettre de l’avant les perspectives ainsi que les contributions culturelles de celles-ci. C’est là le cœur de l’approche pédagogique de Kiuna. En effet, bien souvent, les curriculums dans les institutions allochtones omettent ou sous-évaluent les diverses contributions et perspectives autochtones. C’est dévalorisant et contreproductif quand l’enjeu est de favoriser la persévérance scolaire. De plus, à Kiuna, l’ensemble du personnel est en constante communication afin de favoriser la réussite des étudiants. La taille humaine de l’institution permet aux étudiants d’avoir une relation beaucoup plus individualisée avec les intervenants et les enseignants, ce qui contribue grandement, selon elle, à la persévérance scolaire. Marie-Alex et sa fille habitent depuis deux dans les résidences de l’Institut Kiuna, situées à cinq minutes à pied de l’Institut. Elle affirme que l’accessibilité et l’ambiance des résidences sont un juste reflet de l’Institution elle-même. Bien que Marie-Alex demeure maintenant à plus de 800 kilomètres de sa famille et de sa communauté, elle affirme qu’elle se sent comme chez soi à Kiuna, et que cette ambiance contribue beaucoup à sa réussite scolaire. Par ailleurs, la conciliation famille-étude est un facteur qui est très important pour elle. À Kiuna, il est facile pour elle de concilier le temps entre sa fille et ses études, entre autres parce que les enseignants sont compréhensifs et qu’ils permettent à Marie-Alex d’amener sa fille avec elle à l’établissement lorsqu’elle ne peut pas faire autrement. Bref, Kiuna, c’est une expérience à essayer pour toute personne, autochtone comme allochtone, qui aspire à une éducation de qualité dans un cadre tout à fait hors du commun. Pourquoi ne pas essayer le programme « Étudiant d’un jour à Kiuna », vous en découvrirez beaucoup! Pour plus d’informations, visitez le site web www.kiuna-college.com ou la page Facebook « Kiuna College ». Par Dominik Boudreault LapierreUne ambiance familiale, voilà les premiers mots qui nous viennent aux lèvres lorsqu’on entre à l’Institut Kiuna, le seul et unique collège administré par les Premières Nations au Québec. Ce sont, ses mêmes mots, qu’a utilisé Sandra Langevin, étudiante dans cet établissement, lorsqu’elle nous a relaté son expérience dans ce collège, bien différent, de que ce à quoi nous sommes habitués.
Sandra n’est pas originaire des communautés autochtones, elle est originaire de l’Estrie et habite depuis quelques années, tout près de la communauté autochtone d’Odanak. Elle a choisi Kiuna, afin d’effectuer un retour aux études, elle est aujourd’hui étudiante en technique d’éducation spécialisée en contextes autochtones, et affirme que c’est avec l’aide d’un orienteur qu’elle a pu savoir que Kiuna était un cégep dont elle pouvait adhérer, si elle le désirait. Elle ne regrette aucunement son choix, bien au contraire, elle vit une expérience des plus enrichissantes. Elle nous relate que, dès son entrée dans l’Institut, elle a été extrêmement bien accueillie. L’ambiance chaleureuse et conviviale de ce collège aux dimensions humaines est pour elle, un facteur qui contribue grandement à sa persévérance et sa réussite scolaire. Aussi, l’enseignement personnalisé est pour elle l’un des bénéfices les plus importants de Kiuna. Sandra n’est pas la première allochtone à fréquenter Kiuna, elle nous rappelle que le partage entre cultures constitue l’ADN de Kiuna, on y apprend, en effet, à connaître et reconnaître les perspectives autochtones. L’expérience de Sandra est, ainsi, très enrichissante autant au niveau professionnel que personnel, car en explorant d’autres perspectives, elle a pu, selon les cas, remettre en cause ou renforcer ses propres perspectives et en ressortir grandie. Elle s’est forgée de nouvelles valeurs, crée de nouvelles amitiés ainsi qu’une belle complicité avec le personnel et les étudiants Pour Sandra, de voir des étudiants allochtones fréquenter Kiuna aurait d’énormes bénéfices, non seulement pour ces derniers, mais aussi pour les étudiants autochtones, car ils permettraient de mieux sensibiliser la société face aux réalités que touchent les personnes provenant de communautés autochtones. Faire connaître les valeurs et les réalités que vivent ces communautés permet par la suite une meilleure compréhension de celle-ci et peut aider à une ouverture d’esprit. Un seul regret semblait planer à l’horizon pour Sandra, celui de ne pas avoir pu effectuer ses premières études collégiales à Kiuna il y a quelques années. Elle encourage les étudiants et les étudiantes qui hésitent à l’heure actuelle dans leur choix d’établissement collégial à venir effectuer leurs études à Kiuna. Par son ambiance familiale et chaleureuse, son approche unique et personnalisée, Kiuna vous réconciliera avec l’éducation et vos racines. Pour plus d’informations, visitez le site web www.kiuna-college.com ou la page Facebook « Kiuna College ». Par la Fédération étudiante collégiale du QuébecLe président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Jason St-Amour, était présent au huis clos des médias pour la présentation du budget 2018-2019.
Alors que le réseau collégial termine à peine les festivités de son 50e anniversaire, le budget Leitao a toujours de la difficulté à reconnaître l’importance du réseau. Il faut dire que les attentes du milieu étaient particulièrement élevées afin de combler le manque à gagner causé par la période d’austérité, de même que pour mener à bien la refonte du modèle de financement des cégeps. Consultez ces cinq faits saillants afin de mieux comprendre ce budget en deçà des attentes. 1- Un rattrapage trop court Dans le cadre de rencontres prébudgétaires avec les représentants du ministère des Finances du Québec, la FECQ avait fait connaître ses attentes pour le budget de fonctionnement des Cégeps : 83,5 millions de dollars. Cela permettrait de réinvestir dans les services aux étudiants. Sur le terrain, les besoins sont palpables : des services tels que les centres d’aide à l’apprentissage, des services d’accompagnement pour les étudiants à besoins particuliers ou en situation de handicap et les services psychosociaux sont particulièrement en demande. À titre d’exemple, 33% des étudiants estiment avoir vécu des épisodes d’anxiété ou de détresse, selon l’étude Gosselin-Ducharme de 2015. Dans le budget 2018-2019, on constate que le gouvernement suggère de réinvestir une somme de 32 millions. Prenons-le comme un pas dans la bonne direction, mais c’est insuffisant. L’an dernier, dans le budget 2017-2018, le gouvernement avait prévu que le réinvestissement de cette année serait de 27 millions de dollars, plutôt que les 32 annoncées aujourd’hui. Il s’agit d’un gain concret de 5 millions de dollars par rapport aux estimations. C’est une bonne nouvelle, mais à la suite de l’intensité de la période d’austérité, on s’attendait à plus. 2- L’ajout de 1 000 ressources en enseignement supérieur Cette question demeure à éclaircir : le budget prévoit l’ajout de 1 000 ressources en enseignement dédiées à la formation et au soutien des étudiants. De quelle manière ces ressources seront-elles réparties entre le milieu collégial et universitaire? Quelles seront ces ressources? Il s’agit a priori d’une bonne nouvelle pour le milieu, mais les fonctionnaires présents au huis clos des médias n’ont pas été en mesure de répondre à nos questions. À suivre. 3- Un gain de 20 millions de dollars pour la conciliation études/recherche Voilà une bonne nouvelle! Il s’agit d’une demande historique de la FECQ : la possibilité de permettre aux étudiants d’intégrer la recherche pendant leur formation académique. Cette nouvelle initiative est nommée «l’approche trial». Ce seront les Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) qui en seront les maîtres d’œuvre. Le budget a déjà prévu le transfert, en mars 2018, de cette somme de 20 millions de dollars pour concrétiser ce nouveau programme. 4- La compensation financière du 4e stage en enseignement : une porte ouverte pour les autres stages professionnels Nos alliés de la CRAIES et l’Union étudiante du Québec ont mené un important combat au cours des dernières années afin de compenser financièrement les étudiants en enseignement lors de la réalisation de leur 4e stage. Il s’agit d’un gain majeur pour le mouvement étudiant et nous ne devons pas en rester là. Dans le cadre de leurs études, plusieurs étudiants doivent se concentrer exclusivement sur leur stage pendant une période donnée. La compensation financière n’est pas un salaire ; elle n’est qu’une question de respect. C’est cette dernière qui permet à l’étudiant de se concentrer sur l’apprentissage de sa carrière plutôt que sur la façon dont il ou elle devrait arrondir sa fin de mois. Nous sommes maintenant prêts à reconnaître une compensation financière pour les autres stages collégiaux. 5- La formation d’un campus numérique et l’augmentation des services aux étudiants Le budget 2018-2019 prévoit des sommes importantes pour la mise en place d’un Plan d’action numérique. Dans ce contexte, le plan prévoit la création d’un campus virtuel qui permettra aux établissements d’adapter leur offre de formation, et ce, tant pour le réseau collégial qu’universitaire. Pour l’année en cours, il s’agit d’un investissement total de 15 millions pour les services aux étudiants et de 45 millions de dollars pour la mise en place d’infrastructures. Vous avez des questions ou des commentaires? Contactez-nous! [email protected]. Par Dominik Boudreault LapierreL’Institut Kiuna, situé à Odanak, est loin d’être un établissement d’études collégiales comme les autres. En effet, ce centre d’études, créé à l’origine par et pour les personnes issues des Premières Nations, permet à l’ensemble des étudiants, y compris allochtones, de vivre une immersion culturelle au cœur des réalités et des cultures des différentes communautés autochtones.
Aujourd’hui, Kiuna fait sa marque au sein du réseau collégial. Les étudiants, tant autochtones qu’allochtones, sont en mesure d’étudier dans un cadre d’enseignement pédagogique unique qui favorise grandement l’apprentissage des uns des autres. Les étudiants provenant de partout à travers le Québec peuvent aujourd’hui s’inscrire dans l’un des trois programmes de DEC offerts en français à travers le prisme des perspectives des Premières Nations. Les programmes de Sciences humaines, d’Arts, Lettres et Communication (profil langue des Premières Nations), et Technique de communication dans les médias (option journalisme des Premières Nations) sont offerts aux étudiants. Ce dernier programme de journalisme, nouvellement arrivé à Kiuna, sera enseigné en partenariat avec le Cégep de Jonquière. L’ensemble de la communauté étudiante est donc en mesure d’avoir accès à un enseignement personnalisé portant spécifiquement sur les enjeux et les réalités des personnes issues de communautés autochtones. Pour un étudiant allochtone, cela représente une chance extraordinaire de pouvoir en apprendre davantage sur les différents aspects culturels et sociaux de ces communautés. Si vous prévoyez travailler en relation avec les autochtones à l’avenir, ou si vous souhaitez simplement vivre une expérience d’immersion culturelle unique, renseignez-vous! Les étudiants ne sont pas uniquement amenés à découvrir les réalités autochtones au sein du cursus scolaire; une multitude d’activités culturelles sont en plus organisées quotidiennement : visites et enseignements d’ainés, cours et ateliers dans le Shaputuan, tannage de peau, et tressage de vanneries en panier de frênes, pour n’en citer que quelques-unes. Pour plus d’informations, visitez le site web www.kiuna-college.com ou la page Facebook « Kiuna College ». Par : Jason St-Amour et Dominik Boudreault LapierreLe 22 et 23 février, des journées de réflexion sur les trajectoires scolaires et sociales des étudiants gradués de l’Institution Kiuna se tenaient dans la communauté abénakise d’Odanak. Lors de ces deux journées de réflexion portant sur l’avenir et l’espace qu’ont les communautés autochtones en enseignement post-secondaire, plusieurs éléments ont attiré notre attention. Des étudiants ayant pris parole lors des panels ont souligné le manque de soutien qui les ont amenés à décrocher dans le passé. C’est à Kiuna qu’ils ont tous pu réussir leurs études collégiales, puisque l’Institution leur offrait le soutien et les services qu’ils avaient vraiment besoin.
De cette prémisse, une autre réalité importante a été énoncée par les étudiants et les acteurs du milieu : le manque d’investissement des gouvernements aux communautés autochtones impacte le soutien financier offert aux étudiants par leur conseil de bande. En effet, il a été soutenu que les fonds distribués par le gouvernement fédéral sont devenus insuffisants, dû au fait que les sommes n’ont pas augmenté depuis plusieurs années, et que les demandes pour les obtenir sont de plus en plus nombreuses. Nous nous retrouvons alors dans une impasse : nous voulons accroître le nombre d’étudiants autochtones en enseignement supérieur, mais nous ne leur donnons pas les moyens d’avoir accès à nos cégeps et à nos universités. L’appel à l’action et à l’investissement s’est fait par un cri du cœur de plusieurs gradués et d’intervenants du milieu. Ils ont tous réitéré qu’il est plus que temps de mettre davantage de moyens financiers en place afin de permettre aux étudiants de compléter leur diplôme sans se voir couper le financement à quelques pas de la ligne d’arrivée. En effet, plusieurs ont vu leur aide monétaire coupée parce qu’ils avaient atteint le nombre maximal de sessions financées, établi à 6, soit une année d’intégration et deux années pour compléter leur programme collégial. Néanmoins, puisque plusieurs d’entre eux débutent leurs études au sein d’établissements allochtones où il y a peu de soutien, ils échouent. Par la suite, en se dirigeant vers Kiuna, ils disposent enfin des moyens et du soutien pour réussir, mais comme ils ont déjà épuisé une ou deux sessions disponibles, certains problèmes pécuniaires se dressent devant eux. Pour plusieurs, un stress s’installe alors qu’ils se verront peut-être en détresse budgétaire avant de finir leurs études. La volonté d’atteindre les études post-secondaires est présente, mais si tous les moyens ne sont pas mis en place, les résultats sont vains. Les différents fonctionnaires présents ont donc été appelés à poser des actions afin d’accroître le potentiel de l’ensemble des étudiants autochtones. Pour ce faire, ils étaient unanimes : il faut un financement adéquat et pérenne. Le gouvernement fédéral, qui est responsable de ces bourses, doit alors réinvestir. Reste aujourd’hui à voir si M. Trudeau a un réel désir d’améliorer les conditions des communautés autochtones. La balle est maintenant dans leur camp, mais pendant ce temps, les communautés continueront d’appeler haut et fort à l’action. La FECQ sera toujours présente pour les soutenir, et salue tout le travail accompli par l’Institution Kiuna et le parcours des gradués, qui sont des leaders d’aujourd’hui et de demain. Outre le manque de ressources des parcours d’études des jeunes autochtones, d’autres enjeux ont été mentionnés par les gradués de Kiuna. Le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur (MEES) ayant annoncé la tenue d’un forum au printemps sur l’inclusion des autochtones dans le réseau, les nations, les groupes et les organismes autochtones seront appelés à porter leurs luttes à la table des discussions. Le processus d’organisation du forum est en cours, nous aurons donc éventuellement davantage de détails sur les thèmes qui seront abordés. L’objectif de ce forum est d’en arriver à une stratégie du MEES pour les étudiants autochtones, découlant de la politique gouvernementale du Secrétariat aux affaires autochtones Par Gabriel Boivin, étudiant au Cégep de Sainte-Foy– « Merci monsieur le Président. »
5 jours, peu d’heures de sommeil, expérience fantastique; ces trois éléments sont synonymes d’une chose : Forum étudiant. Depuis 26 ans, plus de 130 étudiants et étudiantes se réunissent à Québec pour simuler la vie parlementaire. Bien que d’un point de vue extérieur, cela puisse ressembler à un simple jeu de rôle en cravates, le Forum étudiant, c’est bien plus que ça. De Saguenay à Rouyn-Noranda, en passant par Québec, Thetford Mines et Montréal, des jeunes provenant de partout à travers la province convergent vers la Capitale-Nationale. Une chance inouïe leur est offerte. En plus de pouvoir siéger dans le château fort de la démocratie québécoise, ils tissent des liens avec des jeunes qui leur ressemblent. Des jeunes qui sont eux aussi passionnés par tout ce qu’ils entreprennent. Des jeunes qui eux aussi s’impliquent dans leur milieu respectif, qui s’intéressent à la vie politique, et surtout, qui souhaitent construire un monde meilleur et laisser une trace dans la société québécoise. Évidemment, les participantes et participants ne repartent pas chacun de leur côté après une telle semaine. Malgré les centaines de kilomètres qui séparent l’ensemble des étudiantes et étudiants, des amitiés plus fortes que jamais se tissent. Chacun espère qu’un jour ou l’autre il pourra retrouver ses collègues députés. Heureusement, bien souvent, cela se produit le temps de ses études universitaires, d’un congrès d’associations étudiantes ou tout simplement d’une soirée arrosée… les liens continuent de grandir. Et comme plusieurs se plaisent à le dire, peut-être que dans 5, 10, 15, 20 ans, certains se retrouveront à nouveau en ce Salon Bleu, et cette fois, pour réellement transformer le visage de la société québécoise. Naturellement riche en émotions, la 26e législature s’est conclue par une cérémonie où quelques-uns ont versé plus de larmes qu’à l’habitude. Cette année, le personnel de l’Assemblée nationale a tenu à souligner le travail et la dévotion de celui qui a donné vie à cette simulation parlementaire : Jean Karam. Ancien professeur du Collège Ahuntsic, monsieur Karam participe à l’organisation du Forum étudiant année après année. Bien qu’il s’agisse d’un projet qui nécessite l’implication de plusieurs personnes, monsieur Karam reste le pilier de cette simulation. Sans lui, mais aussi sans les centaines d’encadreurs et d’accompagnateurs qui œuvrent auprès des jeunes, le Forum étudiant ne serait pas ce qu’il est. Une expérience unique qui transforme des vies et forme de véritables leaders. – « En conclusion… » – « Monsieur le Président, je termine en invitant tous mes égaux à participer à une simulation parlementaire au moins une fois dans leur vie. Ils en ressortiront transformés, pour le mieux. Merci, Monsieur le Président. » |