Par Lauréanne Cauchy-Richer, vice-présidente de la FECQAlors que les ambulanciers du Québec poursuivent leur grève dans le but d’obtenir une nouvelle convention collective, plusieurs centaines d’étudiants en soins préhospitaliers d’urgence sont menacés de ne pas diplômer à la fin de l’année scolaire.
Le conflit débute en mars 2015 avec l’échéance de la convention collective des paramédics du Québec. Négociation après négociation, rien n’y fait : les propositions de conventions collectives sont toutes rejetées, faute d’être satisfaisantes pour les ambulanciers, qui se voient proposer un gel des salaires, la perte d’une semaine de vacances et une hausse non significative de leurs avantages sociaux, notamment. Peu à peu, le mouvement syndical se lève et demande à être entendu : la grève débute alors avec l’appui de quelques syndicats, puis prend de l’ampleur encore aujourd’hui. Compte tenu de leur fonction, l’arrêt de travail est inconcevable pour ces travailleurs. Le moyen de pression privilégié en est un qui sème cependant l’inquiétude chez plusieurs étudiants en SPU : les paramédics ne prendront plus de stagiaires. « Cette situation, intenable pour les futurs ambulanciers, doit se régler avant janvier. » C’est ce que demandent les techniciens en SPU, qui sentent qu’il est temps pour eux de se joindre au combat. « Il en va de leur diplôme, et des services à la population. Le Québec peut-il vraiment se priver de centaines de gradués, alors que tant d’autres quittent à la retraite ou le feront bientôt? », exprime Jason St-Amour, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, le 16 octobre dernier, lors d’une journée annuelle de simulation d’accident au Collège Shawinigan. Shawinigan n’est toutefois pas le seul cégep touché. Au total, environ 300 étudiants répartis dans 11 cégeps souffrent de cette impasse, dont le cégep de Ste-Foy, de Rivière-du-Loup et de l’Abitibi-Témiscamingue, pour n’en nommer que quelques-uns. L’an dernier, quand la mesure avait été adoptée pour la première fois, plusieurs avaient déjà effectué la plupart des heures requises de stage, et des activités compensatoires étaient venues combler le manque de pratique. Toutefois, cette année, les circonstances sont différentes : aucun stage ne sera possible, et tant les syndicats que les étudiants s’entendent pour dire que quelques activités pratiques ne peuvent remplacer 300 heures de stage en réelles conditions de travail. Dans une lettre ouverte dédiée au ministre de la Santé et des Services sociaux, les étudiants de troisième année en soins préhospitaliers d’urgence du Collège Shawinigan, bien qu’en accord avec le mouvement syndical, déplorent la position dans laquelle ils se trouvent et demandent au gouvernement d’agir rapidement afin que se règle le problème et que leurs stages aient lieux comme prévu. Entretemps, la FECQ continuera de supporter les initiatives de ces groupes étudiants et leurs revendications, et ce, jusqu’au terme du conflit.
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10/14/2017 SEMAINE QUÉBÉCOISE DE RÉDUCTION DES DÉCHETS : IL EST ENCORE TEMPS D’Y PARTICIPER!Read NowFECQLa Semaine québécoise de réduction des déchets (SQRD) arrive à grands pas. Du 21 au 29 octobre, des activités auront lieu partout à travers le Québec pour proposer des alternatives à la surconsommation. La thématique ‘’Consommer autrement’’ mettra en lumière des initiatives originales pour échanger, partager et apprendre à réparer. Des activités de réparation ou de troc, une friperie d’Halloween : toutes les idées sont bonnes pour participer à la SQRD. Vous pouvez le faire en organisant une activité dans votre cégep, ou encore en participant au Défi citoyen.
DES PRIX POUR LES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES ET LES COMITÉS ENVIRONNEMENT Vous organisez une activité dans votre cégep? N’oubliez pas de l’inscrire au Défi scolaire pour courir la chance de gagner l’un des prix offerts :
RELEVEZ LE DÉFI : ADOPTEZ UNE NOUVELLE HABITUDE! Vous repoussez depuis toujours la résolution d’amener vos sacs à l’épicerie? Des produits en vrac sont disponibles à quelques minutes de chez vous, mais vous n’avez jamais osé y amener vos propres plats? Vous savez que vous pouvez confectionner vos produits nettoyants, mais vous n’avez jamais tenté l’expérience? Vous avez une pile de vêtements à réparer qui vous attend depuis plusieurs mois dans un coin sombre? Osez entrer au magasin en vrac. Faites des recherches et entamez la confection de vos produits ménagers. Réparez vos vêtements ou votre téléphone cellulaire. Partagez votre résolution sur Facebook pour courir la chance de gagner un prix de participation! Comment y participer? Partagez sur l’événement Facebook une photo représentative de votre initiative et courez la chance de remporter un des nombreux prix de participation. Invitez vos ami(e)s à aimer et commenter votre photo! L’auteur(e) de la photo avec le plus de mentions « J’aime » gagnera le premier prix du Défi citoyen. De nombreux prix locaux, équitables et biologiques sont à gagner. Découvrez des activités partout au Québec! Intéressé(e) à découvrir les activités qui se trament dans votre région pendant la Semaine québécoise de réduction des déchets? Consultez le calendrier des activités pour le découvrir! Par Bernard Tremblay, Président-directeur général de la Fédération des CégepsPour quelqu’un qui est venu au monde dans les années 80 ou 90 au Québec, il peut être tentant de voir le cégep comme une composante de notre système éducatif parmi d’autres, sans s’interroger davantage sur les raisons qui ont motivé sa création. On dit souvent, à tort puisque le modèle a inspiré d’autres provinces et même d’autres pays, que le cégep est unique. Alors, pourquoi le Québec, lui, l’a-t-il implanté et conservé depuis 1967?
Si on se transporte en pensée dans le Québec d’il y a 50 ans, on constate que, dans notre société, qui émergeait alors de ce qu’on a appelé par la suite « la grande noirceur », tout était à bâtir. Dans un climat social marqué par une grande effervescence, de nouvelles idées ont germé, véhiculant une vision novatrice de l’État, proposant un accès plus large aux soins de santé, la nationalisation de l’électricité et la démocratisation, sur l’ensemble de notre territoire, de l’éducation, entre autres. Toutes ces idées convergeaient vers un même objectif : faire entrer le Québec de plain-pied dans la modernité. C’est dans ce contexte que le gouvernement a créé les premiers cégeps, en prenant appui sur la recommandation des membres de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent) qui, comme l’avouait plus tard Guy Rocher, l’un des membres de cette commission, n’osaient eux-mêmes pas croire à la réalisation de cette idée, tellement ils la jugeaient audacieuse! Et cela, même si cette proposition était le fruit d’une sérieuse réflexion, basée notamment sur l’étude des systèmes d’éducation de plusieurs pays et prenant en compte les lacunes de ces systèmes pour imaginer un modèle qui offriraient aux jeunes Québécoises et Québécois la possibilité d’acquérir, dans leur région, une formation complète, en enseignement supérieur, leur permettant à la fois de se réaliser professionnellement, mais également de se développer comme citoyen à part entière. En 1967, les 12 premiers cégeps ouvrent donc leurs portes et suscitent rapidement une telle adhésion populaire que d’autres établissements viennent rapidement grossir les rangs du réseau collégial public au cours des années suivantes. Aujourd’hui, 48 cégeps établis sur l’ensemble du territoire québécois, avec les centres qui leur sont rattachés, pour un total de 96 points de service, accueillent chaque année plus de 170 000 jeunes et environ 25 000 adultes. « LE QUÉBEC A, EN QUELQUES DÉCENNIES, RÉALISÉ UN BOND DE GÉANT POUR COMPTER AUJOURD’HUI PARMI LES SOCIÉTÉS LES PLUS SCOLARISÉES EN OCCIDENT. » Alors que le fait de terminer des études primaires constituait un défi important pour quantité de Québécois avant la création des cégeps, le Québec a, en quelques décennies, réalisé un bond de géant pour compter aujourd’hui parmi les sociétés les plus scolarisées en Occident. À l’échelle du Canada, le Québec occupe désormais la première place en matière d’obtention du diplôme postsecondaire chez les 18-24 ans, 47 % de la population détenant un tel diplôme, contre 29,9 % en Ontario, par exemple. Il faut donc saluer la vision d’avenir dont ont fait preuve les membres de la commission Parent et le gouvernement de l’époque. En fusionnant les écoles normales, les collèges classiques et les instituts techniques, et en intégrant une formation générale commune à tous les parcours scolaires, ils ont permis à 2 millions de jeunes en 50 ans d’obtenir un diplôme au cégep pour ensuite prendre pleinement leur place dans la société, comme citoyen et comme travailleur, de s’inscrire résolument dans leur époque et de contribuer à leur tour au progrès et à l’avancement de la collectivité. Avec le cégep, le Québec s’est doté d’un établissement dont la mission est non seulement de former des travailleurs qualifiés, mais aussi de véritables citoyens capables de penser, d’analyser, ayant une conscience sociale et une conception humaniste de la vie. Véritable microcosme de la société, où se côtoient des individus de toutes origines et conditions sociales, le cégep déploie devant chaque jeune tout l’éventail des possibles, en l’immergeant dans un environnement éducatif favorisant l’apprentissage des arts, de la culture, de la science, des langues, du sport, de la philosophie, modelant ainsi des individus capables de pensée critique, d’évolution, de réflexion et d’ouverture aux autres et au monde. Il faut le reconnaître et le célébrer, le cégep est un atout pour le Québec. Des pays comme le Sénégal, la Colombie ou encore La Réunion s’en inspirent ou envoient leurs jeunes y poursuivre leurs études. Depuis un demi-siècle maintenant, mais aussi face à l’avenir et aux défis liés à la quatrième révolution industrielle dans laquelle nous entrons, le cégep a été et est toujours un moteur de notre évolution. S’il a traversé cinq décennies alors qu’il a été remis en question plusieurs fois, c’est qu’on en est chaque fois arrivé au même constat : le Québec ne peut plus se passer du cégep, de son personnel extrêmement qualifié, de son apport essentiel à la vie socioéconomique des communautés et de sa spécificité typiquement québécoise qui reflète les valeurs de la société d’ici. Et, pour préparer l’avenir, comme il l’a toujours fait en formant des millions de jeunes et d’adultes, le cégep continuera d’être bien de son temps, de former des techniciennes, des techniciens, des technologues, des entrepreneurs, de futurs universitaires, des jeunes et des adultes innovants, compétents, qualifiés, humains, possédant toutes les clés pour bâtir un Québec confiant de ses capacités, un Québec perpétuellement audacieux et surtout, au diapason de son évolution. Par Guy Rocher, ex-membre de la Commission Parent
Pendant les travaux de la Commission Parent (1961-1966), l’idée du cégep a mûri longuement, pour trouver sa formulation dans la deuxième tranche du rapport que la Commission a remise au gouvernement Lesage à la fin de l’année 1964. L’idée devint rapidement un projet, à travers les comités et missions mis en place à cette fin par le ministère de l’Éducation. Dans l’esprit des membres de la Commission Parent, la création des cégeps leur paraissait la recommandation la plus audacieuse de tout leur rapport, la plus innovante, et en même temps la plus incertaine à réaliser. Pourtant, ils la considéraient comme la plus nécessaire, Les commissaires ont donc senti le besoin de soigner particulièrement le chapitre VI du Tome II dans lequel ils présentaient le projet du cégep. Ils y ont énoncé clairement les objectifs de cette nouvelle institution et décrit dans le détail la manière de la réaliser à partir d’institutions existantes: un collège classique, une école normale, un institut technique, etc. DEUX OBJECTIFS D’entrée de jeu, les commissaires ont énoncé deux objectifs majeurs, l’un économique, l’autre humaniste. On le voyait clairement, on le prévoyait, le Québec entrait activement dans l’ère de l’industrialisation. Voici comment la Commission percevait l’évolution en cours, d’une manière quasi-prophétique, et les exigences qui en découleront: ¨La mécanisation et l’automatisation feront progressivement disparaître beaucoup d’emplois non-spécialisés… L’adaptabilité nécessaire dans un monde technologique en rapide évolution exige de chaque travailleur une meilleure formation de base… on peut dire qu’une économie industrialisée et compétitive appelle une éducation plus longue pour tous » (Rapport Parent, Tome II, paragraphe 259). Dans ce contexte socio-économique en rapide transformation, le cégep a été conçu pour offrir à la fois la formation générale de base et la spécialisation professionnelle au plus grand nombre de jeunes possible, garçons et filles. Il en allait donc de l’intérêt particulier de chaque futur adulte québécois et du même coup de l’intérêt collectif de la société québécoise, de sa prospérité et de la prise en main de sa propre économie au lieu de l’abandonner à des intérêts étrangers. Ce premier objectif de nature économique, la Commission s’empresse de le compléter par la perspective humaniste qu’elle appelle « spiritualiste¨: « Il faut affirmer hautement que chaque personne a droit d’accéder aux divers univers de connaissances, de développer pleinement ses aptitudes, d’exercer toutes les dispositions de son intelligence » (Ibid). Il s’agit du principe fondamental de justice pour tous, d’égal accès pour tous et toutes à l’éducation, selon les aptitudes, les goûts, les talents de chacun et de chacune. « IL EST REMARQUABLE QUE, DANS L’ENSEMBLE DU SYSTÈME D’ÉDUCATION QUÉBÉCOIS, C’EST ASSURÉMENT LE CÉGEP QUI GARDE ET ACTUALISE LE MIEUX LES OBJECTIFS DE LA RÉFORME DES ANNÉES 1960 ET LES INTENTIONS DE LEURS CONCEPTEURS. » CINQUANTE ANS PLUS TARD. Il est remarquable que, dans l’ensemble du système d’éducation québécois, c’est assurément le cégep qui garde et actualise le mieux les objectifs de la réforme des années 1960 et les intentions de leurs concepteurs. C’est peut-être ce qui explique qu’il ait survécu aux différentes attaques et menaces de disparition qu’il a subie. Il est aujourd’hui ancré dans la société québécoise, inséré dans son tissu au point de faire partie de son identité. Trois facteurs en particulier expliquent cette réussite. Tout d’abord, le corps professoral qui, depuis ses origines, s’est identifié au collégial et qui a activement contribué à la fois à la qualité croissante de l’enseignement et à son insertion dans le milieu. Il en résulte que le cégep est, notamment en dehors des grandes villes, un pilier de développement économique, social et culturel. Le second facteur est l’imagination déployée par les enseignants et les administrateurs pour créer et développer un grand nombre d’orientations professionnelles branchées sur des besoins du milieu. Le troisième facteur est lié au deuxième: les cégeps, surtout en région, sont étroitement liés à leur environnement social. Les collèges classiques qui les ont précédés étaient fermés sur eux-mêmes. Par contre, les cégeps sont intimement ancrés dans leur milieu, ils en sont devenus les pliera de développement économique, social, culturel. Si l’on se porte vers l’avenir, il nous est permis de croire que les mêmes trois facteurs qui ont fait jusqu’ici la réussite des cégeps joueront encore en faveur de leur évolution, de leur adaptabilité et de leur capacité à innover, pour le plus grand bien des futurs étudiants et à l’avantage de la société québécoise dans les prochaines cinquante années. Par Antoine Côté, Président 2015-2016 de la FECQ et diplômé du Cégep de VictoriavilleEffervescence. Innovation. Progrès. Il y a 50 ans, la Révolution tranquille battait son plein au Québec. Parmi toutes les réformes menées par le Parti libéral de Jean Lesage, l’une frappe par son audace, son unicité et l’impact qu’elle aura sur notre système d’éducation : la création des cégeps, ces institutions d’enseignement supérieur de taille plus modeste qui peuvent être réparties sur l’ensemble du territoire québécois. Et dans ces établissements collégiaux, une force vive qui est de tous les combats : les étudiants.
Organisées et reconnues, les associations étudiantes collégiales ont pu, dès le début des cégeps, transformer leur milieu et l’adapter à la réalité étudiante. Souvent responsable de la majorité des activités sociales, la communauté étudiante gère des cafés, des espaces d’études, des spectacles et tellement plus. Les associations se portent garantes de faire de leur collège un endroit à l’image des jeunes qui le fréquentent, c’est-à-dire un endroit dynamique, cultivé, en constante ébullition. « ON A VU LES DES JEUNES SE LEVER POUR DÉFENDRE L’ACCESSIBILITÉ À UNE ÉDUCATION PUBLIQUE ET DE QUALITÉ » D’un autre côté, les associations ont aussi eu par le passé la chance de mener de grandes luttes plus politiques. Il en va de leur mission de défendre l’intérêt des membres. Ainsi, on a vu les des jeunes se lever pour défendre l’accessibilité à une éducation publique et de qualité. On a vu des étudiants mettre en place des initiatives en environnement, soit en développant le transport en commun, en abolissant la présence d’eau embouteillée sur leur campus ou en défendant un espace naturel abritant une flore et une faune qui fait la fierté du Québec. À chaque période électorale, la communauté étudiante québécoise rappelle l’importance qu’elle occupe dans nos institutions en revendiquant de meilleures conditions d’études pour tous. Plus récemment, on a vu des associations qui choisissent de porter des projets sociaux de front, s’imposant comme leaders non seulement dans leur cégep, mais sur la scène politique tout entière. Il est facile de penser à la promotion du consentement sexuel sur les campus : un exemple frappant de la force associative qui se met au travail pour l’intérêt commun et qui trouve une solution ingénieuse pour régler un problème d’envergure. La ministre elle-même et les directions d’établissements n’ont d’autres choix qu’applaudir et appuyer des initiatives comme Sans oui, c’est non!. La présence de plus en plus grande de toilettes et de vestiaires neutres pour les personnes qui ne sont pas cisgenres est également bien souvent due à l’action d’une communauté étudiante mobilisée et sensible à la réalité des gens issus de la diversité sexuelle. Les exemples sont trop nombreux pour être énumérés tous, mais il est clair que l’action des associations étudiantes permet d’améliorer la vie de leurs membres d’un point de vue social, politique ou pédagogique. Soyons fiers d’être des acteurs de changement positifs dans notre milieu depuis maintenant 50 ans et n’ayons pas peur de bousculer un peu les institutions. Il n’en tient qu’à nous de suivre les traces de ceux qui nous ont précédés et de faire du Québec un endroit où il fait bon étudier. Par Jason St-Amour, Président de la FECQ Aujourd’hui, nous sommes à même de constater avec fierté les réussites d’un réseau fort de 50 ans d’existence. Ce réseau s’est bâti sur des visions, des idées et des projets des groupes en son sein. Dans le cadre de cet anniversaire, nous nous permettons à la FECQ de visualiser nos cégeps dans les prochaines années et d’émettre nos craintes, nos espoirs et nos aspirations. Objectif 2067 est avant tout un texte d’opinion où nous nous accordons le droit de puiser dans les positions politiques de notre Fédération, mais aussi dans de grandes idées émises par d’autres groupes. Ce texte n’a donc pas pour but d’être représentatif des lignes politiques de la FECQ, mais plutôt celui d’inviter le lecteur à cheminer à travers plusieurs grands thèmes qui seront au cœur de nos préoccupations pour les prochaines années. LES ÉTUDIANTES : AU CŒUR DES PRIORITÉS ET DES DÉCISIONS Tout d’abord, parlons un peu de la place accordée aux étudiantEs dans le réseau. Bien que les étudiantEs soient au cœur de la mission éducative de nos cégeps et qu’ils représentent le plus grand groupe de notre institution si on le compare aux enseignants, aux directions ou encore aux employés de soutien, l’espace et le poids décisionnel lui étant accordés sont marginaux par rapport à sa taille. À titre d’exemple, on ne réserve que deux sièges sur une vingtaine pour les étudiantEs dans une commission des études ou encore dans un conseil d’administration d’un établissement collégial. Il est important de réitérer que les étudiantEs ne doivent pas avoir une voix qu’au sein de leurs instances, mais aussi à travers l’ensemble des sphères décisionnelles du réseau. D’ici 2067, les décideurs politiques se doivent de repenser les structures pour y effectuer une démocratisation au plus grand bénéfice de la communauté étudiante, qui a le droit d’avoir une voix au chapitre qui est entendue, considérée et déterminante. « UNE SOCIÉTÉ PEUT-ELLE RÉELLEMENT SE PERMETTRE DE FAIRE DES ÉCONOMIES SUR LA FORMATION DE SES CITOYENS? » UN FINANCEMENT À LA HAUTEUR DE NOS AMBITIONS Ensuite, le maintien d’un financement adéquat et ambitieux pour les cégeps est un combat de tous les instants. Lors de chaque budget provincial, chaque rentrée scolaire ou encore chaque remaniement ministériel, nous nous battons pour que le gouvernement accorde au réseau les ressources nécessaires à la réussite de sa mission et à son développement. À ce jour, la formule de financement se fait vieille et un chantier doit être ouvert le plus rapidement possible pour la réviser, et nous pouvons déjà prédire que cela sera aussi une nécessité dans une vingtaine d’années. Avant de se projeter davantage dans le temps, voyons le contexte actuel. En effet, les sommes octroyées présentement aux cégeps sont moindres que les besoins calculés, et cela affecte grandement les services, l’accessibilité et la qualité d’offre de formation sur l’ensemble du territoire québécois, et particulièrement dans les régions éloignées des grands centres urbains. Dans le contexte austère des dernières années, les compressions cumulées sont estimées à 155 millions de dollars. Une société peut-elle réellement se permettre de faire des économies sur la formation de ses citoyens? Nous ne pouvons couper les vivres d’une institution postsecondaire qui cherche à diplômer des milliers de québécoisES chaque année et qui pave la voie du savoir de notre État. Après 50 ans d’existence, les cégeps doivent avoir droit à un financement pérenne et ambitieux qui ne dépend pas de la volonté d’un gouvernement à l’autre. UN RÉSEAU EN CONSTANTE ÉVOLUTION De sa création en 1967 jusqu’à nos jours, notre réseau collégial a connu de profonds changements. Notre institution n’arrivera jamais à une finalité parfaite et il nous faut être proactifs dans nos propositions d’innovations et dans leur application. D’ici 2067, nous aurons à nous questionner, à nous positionner et à agir sur plusieurs enjeux, en commençant par la précarité financière de la population étudiante. Cette précarité est liée à de multiples facteurs, mais nous pouvons agir, notamment en mettant de l’avant des mesures de compensations financières pour les étudiantEs effectuant des stages. Un étudiantE en stage accomplissant 100% de la tâche d’un travailleur doit être compensé adéquatement. Les étudiantEs devant débourser de leur poche pour la réalisation de leur stage devraient aussi être compensés. Par ailleurs, le réseau doit répondre adéquatement aux besoins des étudiants en situation de handicap, ceux demandant des mesures adaptées ou encore les étudiants internationaux. Par ailleurs, un des plus grands souhaits pour les prochaines années que nous nous devons d’émettre est celui que notre système d’éducation soit en mesure de garantir le cheminement scolaire des étudiantEs issus des communautés autochtones. Nous devons briser le cercle vicieux qui sévit au secondaire pour que ces étudiantEs obtiennent leur DES et suivent un parcours collégial par la suite. Les cégeps doivent être des vecteurs de réussite dans la réconciliation avec les peuples autochtones. Des évolutions à proposer, à mettre en place et à vivre, il y en aura bien d’autres d’ici 2067. Pour conclure, permettez-nous, chers lecteurs, de vous en soumettre quelques-unes en rafale. ASPIRATIONS POUR LES CÉGEPS EN RAFALE
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