10 DÉCEMBRE 2012
Cette campagne est sans aucun doute la plus longue de l’histoire de la Fédération. Ayant débuté en 2010, sous le nom de «cessons la hausse», elle prit fin en 2012 après plusieurs mois de grève.
À l’époque des grands changements en éducation dans les années 60, le gouvernement Lesage pose deux gestes pour rendre l’éducation la plus accessible possible : la création du programme d’aide financière aux études et l’instauration de frais de scolarité peu coûteux.
Dans un souci d’accessibilité et suite aux pressions étudiantes, les frais de scolarité furent gelés de 1968 à 1989 en étant maintenus à 567 $. C’est Bourassa qui, en 1989, augmenta massivement les frais de scolarité en les triplant à 1668 $. Cette hausse se termine en 1994 avec l’arrivée au pouvoir du Parti québécois. Cette date coïncide également avec les coupures de transferts fédéraux en éducation qui créèrent une partie du sous-financement que l’on connaît aujourd’hui. Encore une fois, les rumeurs de hausse de frais se sont faites récurrentes pendant les années subséquentes, mais la pression étudiante et populaire força l’état à maintenir le gel qui fut effectif de 1994 à 2007.
Arrivé au pouvoir en 2003, le gouvernement libéral de Jean Charest avait l’œil sur les frais de scolarité qu’il aurait bien aimé voir augmenter. Cependant, divers événements firent en sorte qu’il s’engagea à poursuivre le gel durant son premier mandat. Réélu en 2007, celui-ci, remis le débat sur la table avec cette fois-ci une intention ferme, celle de hausser les frais. Il fut épaulé par divers acteurs du milieu économique ainsi que par les recteurs qui voyaient dans la hausse des frais une façon de combler leur sous-financement.
Un autre phénomène touchant la contribution étudiante prit de plus en plus d’ampleur au cours des dernières années, celui des frais afférents et des frais institutionnels obligatoires (FIO). En effet, dans le but de contrer le sous-financement, de plus en plus d’institutions se sont mises à imposer des frais de toutes sortes (technologies, logiciels, gestions). Ces frais ont augmenté de manière drastique (10% depuis 2007) au cours des dernières années et ne sont réglementés que depuis 2007 grâce aux pressions de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
L’ÉDUCATION : UNE NÉCESSITÉ AU DÉVELOPPEMENT DU QUÉBEC
L’économie québécoise est en constante mutation. Autrefois basée sur la force brute, les secteurs de pointe prennent de plus en plus de place et constituent l’avenir du développement économique québécois. Le savoir et les connaissances se sont taillé une place de choix dans les qualités requises des nouveaux travailleurs.
Comme nous le rappelle régulièrement le gouvernement Charest, la compétition féroce qui sévit entre les différentes nations du globe, force aussi le Québec à former une main-d’œuvre de plus en plus spécialisée. Selon Ressources humaines et développement des compétences Canada (RHDCC), 70% des nouveaux emplois créés d’ici les prochaines années nécessiteront un diplôme d’études post-secondaires.
En plus, le choc démographique, fait en sorte qu’il y a de moins en moins de travailleurs et de plus en plus de gens à la retraite qui ont besoin de services. Donc, on aura besoin de plus en plus de médecins, enseignants, chercheurs pour répondre au besoin de la population vieillissante, mais il faut des gens pour remplir ces postes et ces gens doivent être éduqués !
La vitalité de l’économie québécoise dépendra donc de sa capacité à former des diplômés pour remplir ces nouveaux emplois.
AUGMENTER LES FRAIS, C’EST DIMINUER L’ACCESSIBILITÉ
Devant la nécessité de l’Éducation pour notre avenir, on peut conclure que le plus grand nombre devrait avoir accès aux études supérieures. Malheureusement, hausser les frais de scolarité c’est diminuer l’accessibilité aux études.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC) et toutes les études sérieuses en viennent à cette conclusion. À titre d’exemple, une étude commandée par le MELS concluait que hausser les frais à la moyenne canadienne diminuerait de 21% la fréquentation des universités. Que ce soit la peur de l’endettement, ou tout simplement l’incapacité à payer les frais, pour beaucoup d’étudiants, chaque dollar de hausse réduit d’autant les chances de fréquenter l’université. Les jeunes, comme l’ensemble de la société, font des choix et si ceux-ci jugent que les études universitaires sont trop chères et bien ils déserteront les bancs d’école.
Beaucoup de parents veulent aider leurs enfants à aller à l’université. Malheureusement, les parents de la classe moyenne ont une foule de dépenses à assumer : hypothèque, voiture, dettes, autres enfants. Hausser les frais de scolarité c’est aussi taxer les parents de la classe moyenne en les endettant ou en les forçant à faire des choix difficiles.
À FORCE D’ACCUMULER LES OBSTACLES, LES JEUNES FINISSENT PAR DÉCROCHER
Beaucoup d’étudiants, et plus particulièrement les étudiants provenant des régions éloignées, doivent quitter le nid familial pour poursuivre leurs études, ce qui constitue un obstacle géographique à la poursuite des études. En haussant les frais, on vient ajouter un obstacle financier majeur. Pour beaucoup de jeunes, cela signifie tout simplement ne pas effectuer d’études universitaires en cas de hausse des frais.
Les prêts et bourses ne pourront jamais combler le manque à gagner créé par une hausse des frais de scolarité.
Certains prétendent que les fameux prêts et bourses éviteront les impacts négatifs d’une hausse de la contribution étudiante, malheureusement, ce n’est pas le cas.
Toujours selon une étude du Ministère de l’Éducation, il manquerait 260M $ dans les prêts et bourses pour que ceux-ci correspondent véritablement aux besoins des étudiants (rétro-indexation des dépenses admises, retrait des pensions alimentaires, hausse du seuil de contribution parentale). À titre d’exemple, les étudiants sur les prêts et bourses n’ont que 7 $ par jour pour manger ! Pire, le gouvernement considère que lorsqu’une famille gagne plus de 30 000 $ par année, soit moins que deux parents au salaire minimum, ceux-ci devraient commencer à payer les études de leurs enfants. En bref, si les prêts et bourses ne comblent pas les besoins actuels des étudiants, comment pourraient-ils combler une nouvelle hausse des frais ?
LES ÉTUDIANTS FONT DÉJÀ LEUR PART, ET CE, DEPUIS LONGTEMPS !
Les principaux défenseurs d’une hausse des frais veulent plus d’argent pour les universités. Il est important de rappeler que chaque année c’est plus de 600M $ que les étudiants versent dans les universités. C’est sans compter qu’en 2010, fréquenter l’université coûte trois fois plus cher qu’à la fin des années 1980. Les étudiants ont donc triplé leur contribution confiée aux universités, sans avoir de garantie que cet argent était géré efficacement.
En plus, des exemples comme l’îlot voyageur (UQAM), désastre immobilier de 400M$, le 1420 Mont-Royal (Université de Montréal), le programme informatique Capsule, (Université Laval) ou tous les campus champignons comme l’Université de Sherbrooke à Longueuil ou l’Université du Québec à Rimouski à Lévis se sont accumulés et laisse les étudiants en droit de se demander ce qu’il advient de leur argent.
Autre exemple frappant, la hausse actuelle des frais de scolarité rapportera 60M$ de plus aux universités en 2010. 60M$ c’est exactement ce que dépense les recteurs en frais de représentation à l’étranger, soit la moitié du budget du gouvernement du Québec en relations internationales.
UNE ÉDUCATION ACCESSIBLE : UN CHOIX GAGNANT POUR TOUT LE MONDE !
Constatant que l’éducation est nécessaire au développement du Québec, on peut conclure que le plus grand nombre de jeunes devraient décrocher un diplôme d’études postsecondaire. Quel est le meilleur moyen de s’assurer que le plus grand nombre obtienne un diplôme ? S’assurer que l’éducation est la plus accessible possible financièrement ! Une éducation accessible passe inévitablement par des frais de scolarité abordables et c’est pourquoi nous demandons que cesse la hausse des frais de scolarité après 2012.
DIFFÉRENCIER LES FRAIS DE SCOLARITÉ : LA PIRE DES SOLUTIONS
Le Parti libéral du Québec dans son Conseil Général de juin 2010 a non seulement adopté une motion visant à hausser les frais de scolarité à la moyenne canadienne, mais a également adopté une proposition pour analyser la possibilité de différencier les frais selon les programmes d’études.
QU’EST-CE QU’UNE DIFFÉRENCIATION SELON LES PROGRAMMES D’ÉTUDES ?
Différencier les frais c’est imposer un coût différent selon les programmes d’études. Actuellement, qu’on étudie en médecine ou en littérature, le coût des études est le même. Certains proposent de moduler en plaidant que cette mesure permettrait de mieux refléter le coût véritable des études universitaires.
Malheureusement, avec une telle mesure, on n’aura plus les meilleurs médecins, mais les plus fortunés. Le principal critère de sélection ne devient plus les compétences académiques, mais l’épaisseur du portefeuille. Le coût des études ne devrait pas influencer le choix des étudiants ayant des moyens financiers plus limités. Une récente étude parue dans la revue Medical Education mentionnait que par rapport à l’Ontario, c’était au Québec qu’on retrouvait le plus d’étudiants provenant de la classe moyenne et des milieux défavorisés, principalement due aux faibles droits de scolarité.
Fixer des frais de scolarité égalitaire selon les programmes d’études est une mesure qui a fait le succès du modèle d’éducation québécois. Cette mesure permet à tous d’occuper le métier qu’il désire sans regard du milieu d’où il provient.
FRAIS DE SCOLARITÉ : LES 5 PLUS GROS MYTHES
MYTHE #1
LES UNIVERSITÉS QUÉBÉCOISES SONT SOUS-FINANCÉES ET IL N’Y A QUE LES ÉTUDIANTS QUI PEUVENT PAYER LA DIFFÉRENCE
FAUX
Premièrement, les universités n’ont jamais fait l’exercice d’évaluer leur véritable besoin par rapport au financement qu’elles reçoivent en ce moment.
Le « fameux » sous-financement des universités provient principalement des coupures des transferts fédéraux aux provinces effectuées en 1994 pour atteindre le déficit zéro à Ottawa. L’argent ne se trouve donc pas nécessairement dans les poches des étudiants, mais à Ottawa. Malheureusement, le gouvernement Charest et les universités n’ont pas nécessairement le courage de se battre contre le gouvernement fédéral, il est beaucoup plus aisé d’aller chercher cet argent dans les poches étudiantes.
En plus, il existe une foule de solutions pour financer nos universités. Par exemple, l’impôt sur les profits des entreprises au Québec est très faible. Un pourcentage
d’impôt supplémentaire permettrait d’aller chercher des centaines de millions ! L’impôt provincial pour les gens gagnant 125000$ et plus est inférieur à celui du fédéral.
Arrimer les deux tables d’imposition permettait d’obtenir environ 1,4 milliard de dollars. C’est là bien plus d’argent que les quelques millions qu’on veut aller chercher dans les poches des étudiants tout en mettant en péril l’accessibilité aux études.
MYTHE #2
LES ÉTUDIANTS PEUVENT ASSUMER TOUTES LES HAUSSES EN TRAVAILLANT PLUS !
FAUX
Beaucoup de stéréotypes circulent autour des étudiants. Remettons les choses à leur place. 80 % des étudiants font moins de 20000 $ par année. C’est donc dire que 80 % des étudiants vivent sous le seuil de la pauvreté fixé par Statistique Canada.
Pire, les étudiants travaillent en moyenne plus de 15 h par semaine, soit la limite à ne pas franchir pour diminuer la qualité des études. « Au cours des 35 dernières années, le taux d’emploi chez les étudiants postsecondaires à temps plein est passé d’un sur quatre à juste un peu moins d’un sur deux. » Les étudiants travaillent donc deux fois plus que leurs parents.
En plus, c’est au Québec que les jeunes paient eux-mêmes le plus pour leurs études. Bien que beaucoup de parents désirent aider leurs enfants, ceux-ci n’en ont malheureusement pas la capacité. Les étudiants font amplement leur part pour financer le réseau d’éducation.
MYTHE #3
S’ENDETTER POUR ÉTUDIER, C’EST NORMAL ET PAS DU TOUT PROBLÉMATIQUE.
FAUX
L’endettement étudiant moyen au Québec à la fin du BAC est de 15 000$. C’est autant de dollars qui séparent un étudiant de l’achat de sa première maison, de la fondation de son entreprise ou de sa famille. Partir dans la vie avec des milliers de dollars de dette, ce n’est pas exactement un bon départ.
Augmenter les frais de scolarité, c’est augmenter l’endettement, et c’est donc nuire au développement du Québec.
MYTHE #4
L’AIDE FINANCIÈRE AUX ÉTUDES POURRA ÉPONGER TOUTES HAUSSES DE FRAIS.
FAUX
Toujours selon des notes du Ministère de l’Éducation il manquerait 260M$ dans les prêts et bourses pour que ceux-ci correspondent au coût de la vie et soient véritablement accessibles.
À titre d’exemple, les prêts et bourses ne donnent que 7$ par jour pour manger aux étudiants ! On peut voir à quel point le programme n’est pas adéquat.
En plus, à partir d’un revenu familial de 30 000$, les prêts et bourses considèrent que les parents peuvent commencer à contribuer aux études de leurs enfants. 30 000$ de revenu familial, c’est moins que deux parents au salaire minimum. Dans le reste du Canada, ce seuil est fixé à 45 000$. En 2006, un rapport du Vérificateur général soulignait que les frais de subsistance pris en compte au Québec sont les moins élevés au Canada.
MYTHE # 5
L’ÉDUCATION C’EST UN INVESTISSEMENT DANS SON PROPRE AVENIR, LES ÉTUDIANTS DEVRAIENT DONC PAYER L’ENSEMBLE DE LA FACTURE.
FAUX
Oui, allez à l’université constitue un investissement dans son avenir. Cependant, il constitue également un investissement majeur pour la collectivité. En effet, chaque dollar investit dans un diplômé en rapport 5,3$ en taxes et impôts. On peut voir que c’est un investissement beaucoup plus rentable que bien des placements gouvernementaux. Dans un contexte d’instabilité économique où le gouvernement cherche à équilibrer ses dépenses, investir dans l’éducation constitue un choix responsable.
On évalue que 70% des nouveaux emplois vont nécessiter un diplôme d’études postsecondaires au cours des prochaines années. Dans un contexte de pénurie d’emplois, il faut encore une fois miser sur l’Éducation pour assurer l’avenir du Québec. C’est sans compter que les individus éduqués sont généralement plus en santé et plus impliqués dans leur collectivité. En somme, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les bienfaits collectifs reliés à l’éducation parce que certains manquent de sous.
Cette campagne est sans aucun doute la plus longue de l’histoire de la Fédération. Ayant débuté en 2010, sous le nom de «cessons la hausse», elle prit fin en 2012 après plusieurs mois de grève.
À l’époque des grands changements en éducation dans les années 60, le gouvernement Lesage pose deux gestes pour rendre l’éducation la plus accessible possible : la création du programme d’aide financière aux études et l’instauration de frais de scolarité peu coûteux.
Dans un souci d’accessibilité et suite aux pressions étudiantes, les frais de scolarité furent gelés de 1968 à 1989 en étant maintenus à 567 $. C’est Bourassa qui, en 1989, augmenta massivement les frais de scolarité en les triplant à 1668 $. Cette hausse se termine en 1994 avec l’arrivée au pouvoir du Parti québécois. Cette date coïncide également avec les coupures de transferts fédéraux en éducation qui créèrent une partie du sous-financement que l’on connaît aujourd’hui. Encore une fois, les rumeurs de hausse de frais se sont faites récurrentes pendant les années subséquentes, mais la pression étudiante et populaire força l’état à maintenir le gel qui fut effectif de 1994 à 2007.
Arrivé au pouvoir en 2003, le gouvernement libéral de Jean Charest avait l’œil sur les frais de scolarité qu’il aurait bien aimé voir augmenter. Cependant, divers événements firent en sorte qu’il s’engagea à poursuivre le gel durant son premier mandat. Réélu en 2007, celui-ci, remis le débat sur la table avec cette fois-ci une intention ferme, celle de hausser les frais. Il fut épaulé par divers acteurs du milieu économique ainsi que par les recteurs qui voyaient dans la hausse des frais une façon de combler leur sous-financement.
- Une chaude lutte étudiante s’en est suivi qui s’est malheureusement conclut par une nouvelle hausse des frais de 50 $ par session pour un total de 500 $ sur 5 ans soit 30 % d’augmentation ce qui portât les frais à 2168 $ par année.
- Le débat des frais refit surface en 2010 avec le budget du Québec qui annonçait la volonté gouvernementale d’augmenter les frais de scolarité après 2012.
- Un nouveau joueur : les Frais institutionnels obligatoires (FIO)
Un autre phénomène touchant la contribution étudiante prit de plus en plus d’ampleur au cours des dernières années, celui des frais afférents et des frais institutionnels obligatoires (FIO). En effet, dans le but de contrer le sous-financement, de plus en plus d’institutions se sont mises à imposer des frais de toutes sortes (technologies, logiciels, gestions). Ces frais ont augmenté de manière drastique (10% depuis 2007) au cours des dernières années et ne sont réglementés que depuis 2007 grâce aux pressions de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
L’ÉDUCATION : UNE NÉCESSITÉ AU DÉVELOPPEMENT DU QUÉBEC
L’économie québécoise est en constante mutation. Autrefois basée sur la force brute, les secteurs de pointe prennent de plus en plus de place et constituent l’avenir du développement économique québécois. Le savoir et les connaissances se sont taillé une place de choix dans les qualités requises des nouveaux travailleurs.
Comme nous le rappelle régulièrement le gouvernement Charest, la compétition féroce qui sévit entre les différentes nations du globe, force aussi le Québec à former une main-d’œuvre de plus en plus spécialisée. Selon Ressources humaines et développement des compétences Canada (RHDCC), 70% des nouveaux emplois créés d’ici les prochaines années nécessiteront un diplôme d’études post-secondaires.
En plus, le choc démographique, fait en sorte qu’il y a de moins en moins de travailleurs et de plus en plus de gens à la retraite qui ont besoin de services. Donc, on aura besoin de plus en plus de médecins, enseignants, chercheurs pour répondre au besoin de la population vieillissante, mais il faut des gens pour remplir ces postes et ces gens doivent être éduqués !
La vitalité de l’économie québécoise dépendra donc de sa capacité à former des diplômés pour remplir ces nouveaux emplois.
AUGMENTER LES FRAIS, C’EST DIMINUER L’ACCESSIBILITÉ
Devant la nécessité de l’Éducation pour notre avenir, on peut conclure que le plus grand nombre devrait avoir accès aux études supérieures. Malheureusement, hausser les frais de scolarité c’est diminuer l’accessibilité aux études.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC) et toutes les études sérieuses en viennent à cette conclusion. À titre d’exemple, une étude commandée par le MELS concluait que hausser les frais à la moyenne canadienne diminuerait de 21% la fréquentation des universités. Que ce soit la peur de l’endettement, ou tout simplement l’incapacité à payer les frais, pour beaucoup d’étudiants, chaque dollar de hausse réduit d’autant les chances de fréquenter l’université. Les jeunes, comme l’ensemble de la société, font des choix et si ceux-ci jugent que les études universitaires sont trop chères et bien ils déserteront les bancs d’école.
Beaucoup de parents veulent aider leurs enfants à aller à l’université. Malheureusement, les parents de la classe moyenne ont une foule de dépenses à assumer : hypothèque, voiture, dettes, autres enfants. Hausser les frais de scolarité c’est aussi taxer les parents de la classe moyenne en les endettant ou en les forçant à faire des choix difficiles.
À FORCE D’ACCUMULER LES OBSTACLES, LES JEUNES FINISSENT PAR DÉCROCHER
Beaucoup d’étudiants, et plus particulièrement les étudiants provenant des régions éloignées, doivent quitter le nid familial pour poursuivre leurs études, ce qui constitue un obstacle géographique à la poursuite des études. En haussant les frais, on vient ajouter un obstacle financier majeur. Pour beaucoup de jeunes, cela signifie tout simplement ne pas effectuer d’études universitaires en cas de hausse des frais.
Les prêts et bourses ne pourront jamais combler le manque à gagner créé par une hausse des frais de scolarité.
Certains prétendent que les fameux prêts et bourses éviteront les impacts négatifs d’une hausse de la contribution étudiante, malheureusement, ce n’est pas le cas.
Toujours selon une étude du Ministère de l’Éducation, il manquerait 260M $ dans les prêts et bourses pour que ceux-ci correspondent véritablement aux besoins des étudiants (rétro-indexation des dépenses admises, retrait des pensions alimentaires, hausse du seuil de contribution parentale). À titre d’exemple, les étudiants sur les prêts et bourses n’ont que 7 $ par jour pour manger ! Pire, le gouvernement considère que lorsqu’une famille gagne plus de 30 000 $ par année, soit moins que deux parents au salaire minimum, ceux-ci devraient commencer à payer les études de leurs enfants. En bref, si les prêts et bourses ne comblent pas les besoins actuels des étudiants, comment pourraient-ils combler une nouvelle hausse des frais ?
LES ÉTUDIANTS FONT DÉJÀ LEUR PART, ET CE, DEPUIS LONGTEMPS !
Les principaux défenseurs d’une hausse des frais veulent plus d’argent pour les universités. Il est important de rappeler que chaque année c’est plus de 600M $ que les étudiants versent dans les universités. C’est sans compter qu’en 2010, fréquenter l’université coûte trois fois plus cher qu’à la fin des années 1980. Les étudiants ont donc triplé leur contribution confiée aux universités, sans avoir de garantie que cet argent était géré efficacement.
En plus, des exemples comme l’îlot voyageur (UQAM), désastre immobilier de 400M$, le 1420 Mont-Royal (Université de Montréal), le programme informatique Capsule, (Université Laval) ou tous les campus champignons comme l’Université de Sherbrooke à Longueuil ou l’Université du Québec à Rimouski à Lévis se sont accumulés et laisse les étudiants en droit de se demander ce qu’il advient de leur argent.
Autre exemple frappant, la hausse actuelle des frais de scolarité rapportera 60M$ de plus aux universités en 2010. 60M$ c’est exactement ce que dépense les recteurs en frais de représentation à l’étranger, soit la moitié du budget du gouvernement du Québec en relations internationales.
UNE ÉDUCATION ACCESSIBLE : UN CHOIX GAGNANT POUR TOUT LE MONDE !
Constatant que l’éducation est nécessaire au développement du Québec, on peut conclure que le plus grand nombre de jeunes devraient décrocher un diplôme d’études postsecondaire. Quel est le meilleur moyen de s’assurer que le plus grand nombre obtienne un diplôme ? S’assurer que l’éducation est la plus accessible possible financièrement ! Une éducation accessible passe inévitablement par des frais de scolarité abordables et c’est pourquoi nous demandons que cesse la hausse des frais de scolarité après 2012.
- Si le gouvernement du Québec est responsable et que sa priorité c’est l’économie d’abord, celui doit s’assurer que tous les jeunes Québécois peuvent aller à l’université en cessant la hausse des frais de scolarité.
- Chaque dollar investi dans un diplômé en rapporte 5,3$ en taxes et impôts, investir en éducation constitue donc un moyen sûr d’atteindre l’équilibre budgétaire. C’est sans compter les économies réalisées en soins de santé ou en baisse de la criminalité. Voilà un investissement qui semble plus sûr que la Caisse de dépôt et placement du Québec.
- Augmenter les frais de scolarité c’est augmenter l’endettement étudiant et nuire à l’économie. L’endettement étudiant moyen au Québec à la fin du BAC est de 15 000$ alors qu’il est de 30 000$ dans le Reste du Canada. C’est autant de dollars qui séparent l’étudiant de l’achat de sa première maison, de la fondation de son entreprise ou de la création d’une famille.
DIFFÉRENCIER LES FRAIS DE SCOLARITÉ : LA PIRE DES SOLUTIONS
Le Parti libéral du Québec dans son Conseil Général de juin 2010 a non seulement adopté une motion visant à hausser les frais de scolarité à la moyenne canadienne, mais a également adopté une proposition pour analyser la possibilité de différencier les frais selon les programmes d’études.
QU’EST-CE QU’UNE DIFFÉRENCIATION SELON LES PROGRAMMES D’ÉTUDES ?
Différencier les frais c’est imposer un coût différent selon les programmes d’études. Actuellement, qu’on étudie en médecine ou en littérature, le coût des études est le même. Certains proposent de moduler en plaidant que cette mesure permettrait de mieux refléter le coût véritable des études universitaires.
Malheureusement, avec une telle mesure, on n’aura plus les meilleurs médecins, mais les plus fortunés. Le principal critère de sélection ne devient plus les compétences académiques, mais l’épaisseur du portefeuille. Le coût des études ne devrait pas influencer le choix des étudiants ayant des moyens financiers plus limités. Une récente étude parue dans la revue Medical Education mentionnait que par rapport à l’Ontario, c’était au Québec qu’on retrouvait le plus d’étudiants provenant de la classe moyenne et des milieux défavorisés, principalement due aux faibles droits de scolarité.
Fixer des frais de scolarité égalitaire selon les programmes d’études est une mesure qui a fait le succès du modèle d’éducation québécois. Cette mesure permet à tous d’occuper le métier qu’il désire sans regard du milieu d’où il provient.
FRAIS DE SCOLARITÉ : LES 5 PLUS GROS MYTHES
MYTHE #1
LES UNIVERSITÉS QUÉBÉCOISES SONT SOUS-FINANCÉES ET IL N’Y A QUE LES ÉTUDIANTS QUI PEUVENT PAYER LA DIFFÉRENCE
FAUX
Premièrement, les universités n’ont jamais fait l’exercice d’évaluer leur véritable besoin par rapport au financement qu’elles reçoivent en ce moment.
Le « fameux » sous-financement des universités provient principalement des coupures des transferts fédéraux aux provinces effectuées en 1994 pour atteindre le déficit zéro à Ottawa. L’argent ne se trouve donc pas nécessairement dans les poches des étudiants, mais à Ottawa. Malheureusement, le gouvernement Charest et les universités n’ont pas nécessairement le courage de se battre contre le gouvernement fédéral, il est beaucoup plus aisé d’aller chercher cet argent dans les poches étudiantes.
En plus, il existe une foule de solutions pour financer nos universités. Par exemple, l’impôt sur les profits des entreprises au Québec est très faible. Un pourcentage
d’impôt supplémentaire permettrait d’aller chercher des centaines de millions ! L’impôt provincial pour les gens gagnant 125000$ et plus est inférieur à celui du fédéral.
Arrimer les deux tables d’imposition permettait d’obtenir environ 1,4 milliard de dollars. C’est là bien plus d’argent que les quelques millions qu’on veut aller chercher dans les poches des étudiants tout en mettant en péril l’accessibilité aux études.
MYTHE #2
LES ÉTUDIANTS PEUVENT ASSUMER TOUTES LES HAUSSES EN TRAVAILLANT PLUS !
FAUX
Beaucoup de stéréotypes circulent autour des étudiants. Remettons les choses à leur place. 80 % des étudiants font moins de 20000 $ par année. C’est donc dire que 80 % des étudiants vivent sous le seuil de la pauvreté fixé par Statistique Canada.
Pire, les étudiants travaillent en moyenne plus de 15 h par semaine, soit la limite à ne pas franchir pour diminuer la qualité des études. « Au cours des 35 dernières années, le taux d’emploi chez les étudiants postsecondaires à temps plein est passé d’un sur quatre à juste un peu moins d’un sur deux. » Les étudiants travaillent donc deux fois plus que leurs parents.
En plus, c’est au Québec que les jeunes paient eux-mêmes le plus pour leurs études. Bien que beaucoup de parents désirent aider leurs enfants, ceux-ci n’en ont malheureusement pas la capacité. Les étudiants font amplement leur part pour financer le réseau d’éducation.
MYTHE #3
S’ENDETTER POUR ÉTUDIER, C’EST NORMAL ET PAS DU TOUT PROBLÉMATIQUE.
FAUX
L’endettement étudiant moyen au Québec à la fin du BAC est de 15 000$. C’est autant de dollars qui séparent un étudiant de l’achat de sa première maison, de la fondation de son entreprise ou de sa famille. Partir dans la vie avec des milliers de dollars de dette, ce n’est pas exactement un bon départ.
Augmenter les frais de scolarité, c’est augmenter l’endettement, et c’est donc nuire au développement du Québec.
MYTHE #4
L’AIDE FINANCIÈRE AUX ÉTUDES POURRA ÉPONGER TOUTES HAUSSES DE FRAIS.
FAUX
Toujours selon des notes du Ministère de l’Éducation il manquerait 260M$ dans les prêts et bourses pour que ceux-ci correspondent au coût de la vie et soient véritablement accessibles.
À titre d’exemple, les prêts et bourses ne donnent que 7$ par jour pour manger aux étudiants ! On peut voir à quel point le programme n’est pas adéquat.
En plus, à partir d’un revenu familial de 30 000$, les prêts et bourses considèrent que les parents peuvent commencer à contribuer aux études de leurs enfants. 30 000$ de revenu familial, c’est moins que deux parents au salaire minimum. Dans le reste du Canada, ce seuil est fixé à 45 000$. En 2006, un rapport du Vérificateur général soulignait que les frais de subsistance pris en compte au Québec sont les moins élevés au Canada.
MYTHE # 5
L’ÉDUCATION C’EST UN INVESTISSEMENT DANS SON PROPRE AVENIR, LES ÉTUDIANTS DEVRAIENT DONC PAYER L’ENSEMBLE DE LA FACTURE.
FAUX
Oui, allez à l’université constitue un investissement dans son avenir. Cependant, il constitue également un investissement majeur pour la collectivité. En effet, chaque dollar investit dans un diplômé en rapport 5,3$ en taxes et impôts. On peut voir que c’est un investissement beaucoup plus rentable que bien des placements gouvernementaux. Dans un contexte d’instabilité économique où le gouvernement cherche à équilibrer ses dépenses, investir dans l’éducation constitue un choix responsable.
On évalue que 70% des nouveaux emplois vont nécessiter un diplôme d’études postsecondaires au cours des prochaines années. Dans un contexte de pénurie d’emplois, il faut encore une fois miser sur l’Éducation pour assurer l’avenir du Québec. C’est sans compter que les individus éduqués sont généralement plus en santé et plus impliqués dans leur collectivité. En somme, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les bienfaits collectifs reliés à l’éducation parce que certains manquent de sous.
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