Projet de loi 23 - Scinder le mandat du Conseil supérieur de l’éducation nuirait à la cohérence de la lutte pour la réussite de la population étudiante
MONTRÉAL, 4 mai 2023 – Le ministre de l’Éducation, M. Bernard Drainville, présentait hier son projet de réforme du réseau scolaire. Outre son objectif de centralisation de certains pouvoirs, celui-ci prévoit la création d’un Institut national d’excellence en éducation, dont l’objectif sera de cibler à partir de données probantes les meilleures pratiques d’enseignement au niveau scolaire et préscolaire.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) soulève d’importants bémols au sujet de cette mesure, qui vient scinder le mandat d’un organisme existant et ayant fait ses preuves, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Ce dernier, jusqu’ici responsable de la recherche concernant tous les ordres d’enseignement, serait dorénavant circonscrit dans son rôle aux questions relatives aux cégeps et aux universités. Pour la Fédération, cette séparation risque de nuire à la cohérence de la lutte pour la réussite de la population étudiante en perdant un organisme qui avait une vision holistique du parcours.
« Nous ne remettons évidemment pas en question l’importance de baser les pratiques éducatives sur des données probantes et empiriques, mais nous nous inquiétons justement d’un manque d’arrimage entre les propositions du futur Institut national d’excellence en éducation et du CSE. Il est indispensable que toute recherche en éducation continue d’avoir comme objectif de permettre à l’élève, puis à l’étudiant.e, d’avoir tous les outils pour réussir : cela demande une vue d’ensemble interordre qui doit être conservée. » soulève Maya Labrosse, présidente de la FECQ.
Plusieurs enjeux pressants demandent cette vision centralisée qu’a le CSE dans son mandat actuel, notamment les lacunes généralisées au niveau de la maîtrise du français. En effet, cette problématique qui se révèle au sein de tous les ordres d’enseignement ne pourra être réglée avec des mesures disparates : un réel plan concerté qui vise l’amélioration de l’apprentissage du code linguistique dès le primaire et jusqu’au niveau universitaire est nécessaire.
Ainsi, FECQ souligne la pertinence de l’existence d’un organisme unique qui veillerait à améliorer les pratiques éducatives au sein de tous les ordres d’enseignement. Le gouvernement du Québec doit donc revoir sa position en prenant en compte les voix s’élevant des milieux de l’éducation et de l’enseignement supérieur s’opposant à ce changement de fond.
À PROPOS DE LA FECQ
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente 80 000 étudiantes et étudiants provenant de 28 cégeps répartis sur tout le territoire québécois. Depuis 33 ans, elle contribue à l’amélioration des conditions de vie et d’études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.
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SOURCE
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
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